Parler numérique en français
Demain, le 30 septembre, ce sera la Journée mondiale de la traduction. Pour moi, parler du numérique en français, c’est un défi : Nommer correctement les nouveautés technologiques et surtout – surtout – ne pas perdre de vue que nous nous adressons à « du vrai monde ». Penser à l’utilisateur d’abord, le placer au cœur de notre travail, c’est aussi dans les mots que nous choisissons.
Dans le domaine des technologies, les percées voient le jour à un rythme fou. Comme il faut bien nommer les choses, de nouveaux mots s’imposent rapidement dans notre vocabulaire. Si l’anglais est la langue des affaires, c’est aussi la langue des technologies. Comment, alors, ne pas perdre du terrain? On le sait, faute de termes français, les anglicismes prennent vite le dessus et deviennent difficiles à déloger. Avez-vous liké un post sur Facebook dernièrement? Certaines entrées au dictionnaire ont de quoi faire sourciller.
Penser à l’utilisateur d’abord, c’est rendre justice à une langue qui évolue plus vite que ce qu’on trouve dans les dictionnaires. Un terme consigné en 2014 est dépassé? Pas encore au dictionnaire? Oui, c’est possible. Quelques mois suffisent parfois à nous amener « ailleurs », un ailleurs qui peut parfois avoir l’air d’un no man’s land. Courriel, infonuagique, etc. On ne manque pourtant pas de créativité quand on s’y met.
Penser à l’utilisateur d’abord, c’est aussi veiller à être compris et trouver un certain équilibre. À quoi bon utiliser le « bon mot » si personne ne le comprend? Par exemple, on suggère externalisation ouverte pour traduire crowdsourcing. Qu’est-ce que ça mange en hiver l’externalisation ouverte? Quelqu’un veut m’expliquer? C’est tellement plus clair de parler de XYZ participatif. Non?
Si notre équipe s’est inspirée d’organisations telles que 18F des États-Unis, le GDS du Royaume-Uni et la DTA de l’Australie à bien des égards, elle doit composer avec les défis linguistiques uniques propres au contexte canadien.
Alors, demain soir, faites comme moi et levez votre verre (d’un bon vin français?) à la santé de ceux et celles qui aident à traduire la réalité du numérique dans la langue de Molière.