Créer des services inclusifs n’est pas une question de perfection
L’accessibilité a la réputation d’être difficile, et même parfois impossible à réaliser. Pourtant, l’élaboration de services inclusifs qui conviennent à tous n’est pas une question de perfection. C’est une question d’efforts et de progrès. Et lorsqu’on déploie ce genre d’efforts chaque jour, la transformation s’opère. À l’opposé, si l’on ne fait rien, les gens qui ont le plus besoin de nos services ne pourront pas y accéder.
Tout au long de ma vie, j’ai été exposée à divers handicaps, blessures et déficiences temporaires. Par exemple, j’utilise rarement une souris, et lorsque je le fais, j’utilise une souris ergonomique verticale qui cause le moins de pression possible sur mes articulations. Pour naviguer et interagir en ligne, j’utilise à la fois un clavier et la reconnaissance vocale. Ces expériences, c’est ce qui nourrit ma passion pour l’amélioration de l’accessibilité.
Mon parcours m’a enseigné à ne pas faire de suppositions quant à la façon dont les gens utilisent des services. Chaque personne utilise divers moyens qui lui permettent de mieux répondre à ses besoins. L’utilisateur moyen ou « normal » n’existe pas.
Récemment, le Service numérique canadien (SNC) a organisé un événement interne afin de sensibiliser son personnel à l’accessibilité. Un panel de fonctionnaires ayant un handicap sont venus discuter des barrières et des défis auxquels ils font face lorsqu’ils utilisent les services gouvernementaux. Kevin Shaw, atteint d’un handicap lié à la mobilité, faisait partie de ce groupe. Il nous a expliqué à quel point remplir des questionnaires ou des formulaires en ligne pouvait devenir long et frustrant. Souvent, le temps alloué s’écoule avant qu’il n’ait pu terminer. Et alors, il doit recommencer à zéro. Dans son cas, la solution pour rendre ce service plus accessible serait simplement de pouvoir sauvegarder ses réponses pour y revenir plus tard.
L’accessibilité n’a pas à être un fardeau
La clé, c’est de savoir ce qu’il faut considérer, ce à quoi prêter attention et ce qu’il faut signaler. Pensons à :
- Intégrer l’accessibilité dès le commencement d’un produit. Non seulement cela économisera-t-il du temps, mais aussi des ressources.
- Raccourcir le processus de mise à jour et de modification des versions en supprimant les obstacles et les longues approbations.
- Tendre la main aux personnes atteintes d’un handicap et les inclure tout au long des étapes de recherche, de conception, de développement et de prestation des produits.
- Sensibiliser les équipes de produits afin d’améliorer les services, et encourager les membres de l’équipe de la prestation des services à s’engager auprès de la collectivité, à être ouverts aux commentaires et à s’efforcer d’améliorer les choses.
- Intégrer des champions de l’accessibilité aux équipes de produits dans différents rôles pour améliorer la portée, la prise de conscience et la compréhension des enjeux liés à l’accessibilité.
Au SNC, nous concevons l’accessibilité tôt et souvent. Par conséquent, nous pouvons signaler les problèmes lors de nos mêlées quotidiennes, discuter d’approches et d’exigences dans nos sprints, et faire un suivi, lors de nos rétrospectives, des retombées tels que les leçons apprises sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Les champions sont intégrés dans les équipes, et ils travaillent à faire la bonne chose dès le début, plutôt qu’à corriger les problèmes plus tard.
Que comptons-nous faire pour faciliter l’amélioration de l’expérience humaine des services numériques ?
Même si nous avons fait des progrès pour améliorer nos pratiques d’accessibilité au SNC, voici nos plans pour l’avenir. Le chemin à parcourir est long, et nous itérerons tout au long de celui-ci.
Notre feuille de route pour l’accessibilité :
- Mener des recherches en conception avec les utilisateurs
- Inclure les personnes atteintes d’un handicap tout au long du processus
- Être pragmatique, aller de l’avant en gardant l’accessibilité en tête et corriger le tir lorsque c’est nécessaire
- Renforcer les capacités en matière de pratiques inclusives
- Faire du changement une priorité et tenir compte des retombées, de la portée, de la modernisation, des requêtes et de l’analyse des données ainsi que de la faisabilité
- Attribuer un budget (c’est nécessaire, judicieux et requis par la loi)
- Tirer parti de l’expertise de l’ensemble du gouvernement
- Planifier une amélioration progressive et continue
Objectif : Faire mieux qu’hier.
Ensemble, nous pouvons bâtir des services inclusifs et accessibles pour tous.