Qu’est-ce que l’entrevue?
L’entrevue consiste à poser une série de questions à des personnes et à leur demander d’y répondre.
Éléments clés des tests d’utilisabilité
1. Poser des questions efficaces.
Steve Portigal propose la palette de questions utiles qui suit.
- Des questions relatives à une séquence: « Décrivez une journée typique de travail. Que faites-vous lorsque vous vous asseyez pour la première fois à votre poste? Que faites-vous ensuite? »
- Des questions relatives à une quantité: « Combien de dossiers supprimeriez-vous si telle situation arrivait? »
- Des exemples précis: « Quel est le dernier film que vous avez écouté en direct? » Comparez la réponse à celle obtenue pour la question suivante : « Quel type de films écoutez-vous en direct? » Il est plus facile de répondre aux questions précises qu’aux questions générales. De plus, elles facilitent les questions de suivi.
- Une liste complète: « Quelles sont les différentes applications que vous avez installées sur votre téléphone intelligent? » Cette question nécessite une série de questions de suivi, comme « Quoi d’autre? », car peu de personnes seront en mesure d’énumérer une liste complète lorsqu’on le leur demande.
- Des questions sur les relations: « Quelle est votre relation de travail avec les nouveaux fournisseurs? » Cette question générale est particulièrement appropriée lorsque vous ne possédez pas suffisamment de connaissances pour poser une question précise (comme l’exemple ci-dessus sur l’écoute de films en direct). Il vaut mieux poser une question générale au départ, plutôt qu’y aller par présomption et en poser une qui est trop précise.
- La structure organisationnelle: « À qui le ministère rend-il des comptes? »
Questions pour examiner les non-dits
- Demander des précisions: : « Quand vous dites “cela”, vous parlez du serveur le plus récent, n’est-ce pas? »
- Questions sur le langage codé ou la langue maternelle: « Pourquoi l’appelez-vous la “Batcave”? »
- Poser des questions à propos des signaux affectifs: « Pourquoi riez-vous lorsque vous mentionnez “Best Buy”? »
- Chercher à savoir pourquoi: « J’ai essayé de convaincre ma patronne d’adopter ce format, mais elle ne veut pas. » « Pourquoi pensez-vous qu’elle ne l’adopte pas? »
- Approfondir le sujet de façon délicate: « Vous avez mentionné qu’une situation difficile a entraîné un changement dans votre utilisation. Pouvez-vous nous dire quelle était cette situation? »
- Approfondir sans faire de suppositions: « Certaines personnes ont une opinion très négative à l’égard de Twitter, tandis que d’autres pensent autrement. Quelle est votre opinion? » Cette question est préférable aux questions directes comme « Que pensez-vous de Twitter? » ou « Aimez-vous Twitter? », car elle présente des options qui ne sont pas liées à la personne qui dirige l’entrevue ou à la personne interrogée.
- Expliquer la situation à un étranger: « Supposons que j’arrive d’une autre décennie. Comment m’expliqueriez-vous la différence entre les téléphones intelligents et les tablettes? »
- Enseigner à une autre personne: « Si vous deviez demander à votre fils d’exploiter votre système, comment lui en expliqueriez-vous le fonctionnement? »
2. Écouter les personnes (le « moteur des bonnes relations »).
- Posez votre question, puis ne dites plus rien.
- Gardez le contact visuel et assurez-vous de maintenir un langage corporel ouvert.
- Montrez que vous écoutez.
- Posez des questions de suivi.
- Faites référence à des déclarations antérieures : « Plus tôt, vous avez dit que […] »
- Au besoin, faites un retour : « J’aimerais revenir sur ce que vous avez dit plus tôt. »
- Faites attention à votre langage corporel (comme les hochements de tête) et aux sons que vous émettez (comme les « mmm-hmm »). Il faut trouver un équilibre entre le fait d’encourager les participants et le fait de paraître critique à l’égard de leurs propos.
- Choisissez avec soin les moments où vous parlez de vous-même ou de vos opinions. Souvenez-vous que l’entrevue n’est pas à propos de vous.
- Évitez d’interrompre le participant. Laissez un peu de place au silence.
3. Gérer le flot.
- Établissez une progression entre les phases:
- Échauffement;
- Établissement des bases;
- Approfondissement;
- Questions clés;
- Résumé;
- Réflexion et vérification.
- Lorsque vous changez de sujet, mentionnez-le.
- Laissez les participants passer du coq à l’âne et revenez sur les différents fils conducteurs plus tard.
- Indiquez aux participants votre objectif ou votre plan pour la séance.
- Offrez une sortie aux personnes si elles deviennent mal à l’aise.
- Laissez aux personnes l’occasion de poser leurs propres questions également. Celles-ci peuvent être révélatrices.
4. Ne pas uniquement poser des questions.
Demandez par exemple aux personnes de:
- Réaliser des tâches;
- Réagir à une esquisse, à un site Web ou à un objet;
- Placer en ordre des fiches ou des papillons adhésifs de façon à décrire leur expérience;
- Écrire quelques points clés.
- Si vous pouvez, observez-les pendant qu’ils réalisent une tâche.
5. Chercher des tendances, et non des anomalies.
- Utilisez des notes verbatim autant que vous pouvez.
- Concentrez-vous sur ce que vous avez entendu le plus souvent, et non sur ce qui était le plus intéressant.
- Discutez de la diversité des réponses, et pas seulement de la réponse la plus mémorable.
- Tirez des conclusions, puis faites à nouveau une analyse.
- Ne faites pas l’analyse tout seul.
Ressources
En provenance de sources externes
- Instaurer l’empathie à l’aide d’entrevues avec les parties prenantes de 18F (page en anglais seulement)
- Conseils pour recueillir les meilleures données lors d’entrevues de 18F (page en anglais seulement)
- Portigal, S. (2013). Interviewing users: how to uncover compelling insights. Rosenfeld Media.
En provenance du SNC
- Réunion de la communauté de recherche « Cinq éléments clés de l’entrevue » (document en anglais seulement)