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Évaluer les besoins en formation du gouvernement pour l’avenir de la prestation de services numériques

Alors que le gouvernement du Canada (GC) s’efforce d’améliorer sa façon de concevoir et d’offrir des services, il est possible d’envisager de nouveaux outils, méthodes et pratiques pour renforcer notre capacité à y parvenir. Mais les gens — les fonctionnaires — demeurent au cœur de ces efforts. Ainsi, lorsque nous avons fait équipe avec la Faculté de gestion de l’Université Dalhousie, à la fin de l’année dernière, pour mieux comprendre et évaluer les besoins actuels en formation dans les disciplines numériques à l’échelle du GC, nous avons commencé par consulter les fonctionnaires. Communiquer directement avec eux nous a permis de mieux comprendre leurs besoins et la façon dont nous pouvons y répondre. Le rapport complet se trouve sur le site Web de l’Université Dalhousie.

L’étude était orientée par un ensemble de questions clés liées à la détermination et à la prévalence des principales disciplines et compétences numériques au sein du gouvernement, des capacités actuelles du gouvernement en matière de formation, et de certains des défis (et des possibilités) liés à la formation et au perfectionnement des compétences des fonctionnaires.

Les résultats de l’étude reposent sur trois principales initiatives de recherche, chacune menée par l’université. Tout d’abord, une analyse contextuelle des programmes de formation existants au GC et ailleurs a été effectuée. Ensuite, un sondage randomisé puis un sondage ouvert ont été réalisés auprès de deux groupes pour qu’ils évaluent leurs compétences et leurs besoins : les fonctionnaires qui conçoivent, développent ou offrent des services numériques (p. ex., le groupe CS), et ceux qui ont une incidence sur la prestation de services numériques dans des postes opérationnels ou liés aux politiques (les groupes non CS). Enfin, des consultations ont été menées auprès de hauts dirigeants, tels que les dirigeants principaux de l’information, dans tout le gouvernement.

Alors, qu’avons-nous appris?

Bien que les données indiquent que le GC a la capacité d’offrir ses services à l’aide de méthodes traditionnelles, elles renforcent aussi le fait qu’à l’avenir, le GC pourrait ne pas avoir les compétences requises pour concevoir et assurer des services différemment, à l’aide de nouveaux outils et de nouvelles méthodes. Pour une proportion écrasante de disciplines dans lesquelles les répondants se sont autoévalués (plus de 80 % pour le groupe CS, et 87 % pour le groupe non CS), il n’y avait pas assez de capacité au niveau avancé, et peu de capacité excédentaire en cas d’augmentation de la demande.

La recherche a par ailleurs révélé que la pertinence des compétences était liée à leur utilisation. Cela peut se poser en obstacle lorsque l’on cherche à convaincre les gens de la nécessité d’acquérir des compétences qu’ils n’utilisent pas, ou de l’utilité de recevoir une formation destinée à se renseigner sur des compétences plutôt qu’à acquérir celles‑ci. Le lien entre la pertinence pour l’emploi et les demandes de formation pourrait nuire à ceux qui veulent acquérir des compétences qu’ils n’utiliseront pas dans l’immédiat, mais qui sont ou seront importantes pour l’ensemble de l’organisation.

La formation anticipée est cruciale si le gouvernement veut modifier sa façon d’offrir les services. L’étude de Dalhousie met en évidence la prise de conscience accrue des répondants quant aux perturbations technologiques, qui font en sorte que les compétences requises aujourd’hui ne seront pas nécessairement pertinentes demain — d’où le caractère essentiel de la formation et du perfectionnement proactifs.

Le manque de possibilités et le manque de connaissances des possibilités ont souvent été signalés comme des obstacles à la formation. À la fois les membres CS et non CS ont indiqué le manque d’offres, le manque de possibilités locales et le manque de temps comme obstacles à la formation. Parmi les autres obstacles, mentionnons l’impression qu’il existe un manque de soutien de la direction à l’égard de la formation, ainsi que l’absence de formation liée au numérique dans les plans de perfectionnement personnel (puisque l’apprentissage doit être lié aux compétences actuelles propres à l’emploi).

La recherche a souligné l’importance d’offrir des possibilités d’apprentissage pratique et de travail multidisciplinaire. Les participants ont indiqué que lorsqu’ils veulent acquérir de nouvelles compétences, ils utilisent des méthodes diversifiées et informelles en travaillant dans des équipes aux compétences variées. La recherche de l’Université Dalhousie suggère qu’une stratégie numérique efficace nécessite des mesures intégrées et concertées entre des groupes traditionnellement distincts (p. ex., politiques, TI, communications). Selon les hauts dirigeants, la formation numérique doit tenir compte à la fois des points de vue technique et opérationnel, et les combiner de façon à ce que les technologues puissent comprendre l’aspect opérationnel, et que le côté opérationnel se rapproche de la technologie pour en comprendre sa mise en œuvre.

L’étude comprend plusieurs recommandations relatives à la formation que le GC devrait considérer : élargir et approfondir la littératie numérique, favoriser une culture de formation proactive, mesurer et peaufiner continuellement la formation numérique dans toutes les disciplines, créer des volets de formation différenciés et renforcer les possibilités de formation pratique.

Nous tenons à remercier Pre Sandra Toze, Pr Markus Sharaput, Pr Jeffrey Roy, Lisette Muaror-Wilson et Jennifer Urich de la Faculté de gestion de l’Université Dalhousie, ainsi que les intervenants du GC et les milliers de fonctionnaires qui ont pris le temps de participer à cette étude. En nous lançant dans ce tout nouveau domaine de recherche au gouvernement, nous espérons avoir jeté les bases qui serviront à d’autres travaux de recherche continue visant à éclairer la façon dont nous pouvons habiliter les fonctionnaires, renforcer notre capacité dans de nouvelles disciplines et offrir des possibilités de formation et de perfectionnement significatives et pertinentes.